Dès le XVIIe siècle, les pédagogues européens ont compris l’intérêt à tirer d’un jeu réunissant adultes et enfants dans une atmosphère tranquille, propice aux apprentissages, et d’un plateau dont les nombreuses cases blanches peuvent être meublées de connaissances utiles.
Le jeu de l’oie du XIXe siècle est un imagier pour l’enfance. Avant le temps des albums pour enfants, à l’âge des abécédaires, il donne à voir à l’enfant des images faites pour lui, un monde de papier qui l’accompagne dans sa découverte des mots et des choses.
Au XIXe siècle, l’enseignement de l’histoire de France est un enjeu politique. Les jeux de l’oie sont engagés, de manière plus ou moins subtile, dans cette « forge mémorielle ».
Contrairement aux autres jeux de hasard, le jeu de l’oie n’a jamais été considéré comme dangereux par les ecclésiastiques. Au contraire, l’Église catholique s’est rapidement emparée de ce qui apparaissait comme un moyen efficace de toucher les âmes simples.
Comme toutes les images, le jeu de l’oie est un formidable vecteur de messages politiques. Dès le début de son histoire, le jeu est mobilisé dans des combats partisans.