Le texte illustre plusieurs paradoxes : d’une part la petite fille entend « la voix du muet » (sic). D’autre part, elle va se marier avant sa sœur aînée, contrairement à la tradition. La raison est que la sœur ainée n’est pas assez vertueuse pour se marier : elle a gâché le pain en le donnant à la vache. Ce chant était aussi très populaire dans la communauté juive.
Aujourd’hui, beaucoup de ces chants sont en train de disparaître. L’
association Idanoot en a beaucoup collecté, mais a aussi suscité de nouvelles interprétations artistiques, avec diverses innovations orchestrales et instrumentales.
Fatima Al-Baydani-Alzawiya & Jean Lambert
Références
Carole Boidin, « Les genres de l’intime. Autour des berceuses - Yémen », in Claude Calame, Florence Dupont, Bernard Lortat-Jacob, Maria Manca (dir.), La voix actée, pour une nouvelle ethnopoétique, Paris, Éditions Kimé.
Constantin Brailiou, « La rythmique enfantine », Problèmes d’ethnomusicologie, Genève, Minkoff, 1973, p. 266-299.
Adîb Qasmi, Adab al-atfâl (Littérature enfantine), Aden, s.é. 2003.
Ettore Rossi, L’arabo parlato a Sanaa, Roma, Instituto per l’Oriente, 1939.