
Séminaire HESPERID
14h00-17h00 - Salle Georges DUBY et distanciel
Intervention de Nathalie BERNARDIE-TAHIR dans le séminaire HESPERID – « Habiter les espaces insulaires méditerranéens au Moyen Âge et à l’époque moderne ».
Habiter le monde, c’est faire l’expérience de soi, des autres et du monde à travers les lieux et les territoires. Habiter est donc une notion particulièrement heuristique qui permet d’analyser l’articulation intime des hommes et de leur environnement, en faisant dialoguer les expériences géographiques et phénoménologiques. Dans le cas des îles, territoires quintessentiels de la discontinuité, de la coupure, et de la clôture, l’habiter renvoie donc à la fois à la manière dont les hommes et les femmes qui y vivent les modèlent et les transforment, mais aussi comment, en retour, l’insularité les habite, les bouleverse et transforme leur rapport aux autres et au monde. Aujourd’hui comme dans le passé, la plupart des îles, particulièrement en Méditerranée, réunissent une grande diversité d’habitants aux origines, projets et représentations différents : insulaires natifs de l’île, néo-résidents, migrants, saisonniers, touristes, résidents secondaires, excursionnistes, etc. qui y déploient des modes d’habiter protéiformes et des formes d’attachement au lieu à géométrie variable. L’objectif de cette présentation est de proposer des pistes de réflexion sur l’habiter insulaire, en montrant notamment combien les îles constituent un prisme original pour saisir, comme par un effet-loupe, la manière dont se construit, se négocie et se conteste le rapport individuel et collectif des hommes à leur territoire.
Contact : daniel.istria[at]univ-amu.fr